Thomas Cauvin, Public History. A Textbook of Practice, New-York, Routledge, 2016
Thomas Cauvin, Public History. A Textbook of Practive.

Thomas Cauvin, Public History. A Textbook of Practice, New-York, Routledge, 2016.

Cet ouvrage publié en 2016 est extrêmement précieux pour qui s’intéresse à l’histoire publique, ou à la Public History comme la dénomment les Anglo-Saxons, que ce soit en se demandant ce que veut bien dire cette expression, ou pour en connaître l’histoire et les domaines d’application. L’auteur, Thomas Cauvin, est un historien, formé à l’Institut universitaire européen de Florence, où il a soutenu sa thèse, un travail qui déjà se penchait sur les relations entre mémoire et histoire : National Museums and the Mobilization of the Past in Ireland and Northern Ireland: Commemorative Exhibitions of Anglo-Irish Conflicts, 1921-2006. Il a ensuite enseigné l’histoire et la Public History aux États-Unis, notamment à l’Université de Louisiane à Lafayette ; désormais maître de conférence à l’Université du Colorado, il est depuis 2017 Président de la Fédération internationale d’histoire publique. C’est sans doute à ce cursus que l’on peut attribuer l’intérêt de cet ouvrage, qui parvient à contextualiser de manière très claire les conditions de naissance de la Public History aux États-Unis dans les années 1970 – ouvrant ainsi des pistes pour une comparaison entre les différentes destinées « nationales » de l’histoire publique –, et à proposer un tableau extrêmement riche et concret des  différents champs d’application de l’histoire publique aux États-Unis, dans la seconde partie du livre, le « manuel » ou text book proprement dit.

Thomas Cauvin présente de manière très convaincante la manière dont la Public History est née outre Atlantique. Face à un certain isolement de l’histoire académique, les choses ont bougé, à l’intérieur et à l’extérieur de la discipline historique. De l’intérieur, les paradigmes historiographiques des années 1970 ont vu l’émergence d’une histoire sociale engagée, d’une micro-histoire toujours plus reconnue et aussi d’un désir de faire l’histoire non plus des « puissants » mais des sans-voix : les femmes, les pauvres, les ouvriers, les colonisés… Cet enrichissement a rencontré les minorités états-uniennes (Blacks, Latinos, Native Americans…) qui tout en déroulant le Civil Rights movement et ses ramifications témoignaient d’un désir d’histoire, de leur propre histoire, encore peu écrite. Au même moment, la crise de recrutement qu’ont connus les départements de Humanities des universités américaines a contraint les universitaires à faire preuve de créativité pour attirer de nouveaux étudiants. La Public History fut une des réponses apportées dès 1976, à l’Université de Californie à Santa Barbara, avec la démarche de Robert Kelley. Ce dernier, avec l’aide de la Rockefeller Foundation, créa un programme qui visait à renforcer les liens entre histoire et politiques publiques. Au départ, donc, la Public History chercha à former des étudiants pour des postes de l’administration. Le terme était né, et avec lui, dès 1978, une association, le National Council for Public History et une revue, The Public Historian.

Les programmes se multiplièrent aux États-Unis, mais aussi au Canada, en Australie, en Nouvelle Zélande – beaucoup moins en Europe, et en France spécifiquement. Si le Royaume Uni et l’Allemagne ouvrirent des formations et des agences de public history, ce n’est qu’en 2017 que l’Italie, riche de trois formations en histoire publique, créa l’Association italienne pour la Public History (en gardant le nom anglais), association qui rencontre un énorme succès, au risque parfois d’un certain brouillage de ses objectifs initiaux. En France, une seule formation, celle de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) se définit comme Histoire publique depuis 2015, rejointe en 2017 par l’Université de Caen Normandie. Pour autant des formations Histoire et communication ou histoire et médiation existent. Dans ces deux pays, la formation en histoire publique a répondu a deux logiques concomitantes. D’abord un fort besoin d’histoire dans la société se manifeste par la multiplication de programmes, émissions, festivals, publications, bien étudiés par Maryline Crivello ou Patrick Garcia, ainsi que par des débats mémoriels et historiques musclés. Que l’on pense à la Maison de l’Histoire de France, à l’Histoire mondiale de la France ou, en Italie, aux mémoires bourboniennes qui resurgissent dans le sud du pays, relisant l’histoire de l’Unité italienne à l’aune d’un Mezzogiorno martyrisé par les Piémontais. Dans le même temps, les débouchés offerts aux étudiants en histoire deviennent de plus en plus rares : en France les métiers de l’enseignement n’attirent plus, en Italie n’y a quasiment plus de recrutement dans le secondaire et le supérieur. Les conditions d’apparition de l’histoire publique aux États-Unis et en Europe ont certes, des points communs, mais ne sont pas identiques. Et l’expression « histoire publique » peine à être reconnue : un peu méprisée car histoire « appliquée » (comme la nommait François Bedarida en 1982), contaminée par la « communication », l’histoire publique n’est guère vue  comme une histoire au même titre que les autres, comme une histoire « normale » – si tant est que cela existe.

De fait, dès sa naissance, définir ce qu’est la Public History s’avéra problématique et Cauvin présente bien les enjeux du débat. Il rappelle que la définition donnée par Robert Kelly, au milieu des années 1970, est de « faire de l’histoire en dehors de la salle de classe » et que son but est d’employer des historiens et la méthode historique en dehors de l’académie. Les historiens publics, alors, se définissaient par ce qu’ils n’étaient pas ; ils étaient historiens, mais pas universitaires. Pour autant, opposer historiens publics et universitaires peut mener à une impasse, car au fond, la méthodologie de l’historien public reste, à la base, un savoir-faire d’historien et, inversement, un historien « universitaire » peut sortir de sa zone de confort (et, de fait, ils sont de plus en plus nombreux à le faire). Un élément de discussion supplémentaire a été proposé par Alix Green en 2015. Elle remarque que l’adjectif « public » accolé à histoire pose des problèmes que toutes les autres spécialisations en histoire n’ont jamais soulevés : l’histoire des femmes, l’histoire ouvrière n’ont jamais été soupçonnées de ne pas être de l’histoire. L’histoire publique, car elle s’adresse à un public populaire hors université et parce qu’elle est faite par des historiens non académiques, demeure elle, suspecte. Pour Green, tout universitaire fait aussi partie d’une (ou de plusieurs) communautés envers lesquelles il a des responsabilités. Or, être en mesure de s’adresser à ces publics plus larges nécessite d’acquérir des techniques spécifiques.

Ce débat, alors que la Public History s’internationalise, demeure ouvert. Il se complexifie même avec l’introduction de deux éléments qui sont, à ce jour, essentiels. Le premier touche à la fonction de l’histoire publique, et, plus spécifiquement, à l’histoire publique mise « au service » d’entreprises, de groupes, voire de collectivités et d’États, susceptible d’être entachée d’utilitarisme, voire de distorsions. Il serait certes naïf de considérer l’historien académique comme complètement, neutre, dénué d’affects et d’intérêts – le premier d’entre eux étant sa propre carrière, qui peut avoir une incidence sur sa recherche. Il n’en demeure pas moins que le problème se révèle plus délicat dans le cas de l’histoire d’entreprise ou de l’histoire « officielle ». « L’histoire qui sert est une histoire serve », écrivait Lucien Febvre. Pourtant, on constate aujourd’hui la qualité de travaux d’historiens auxquels des banques, des entreprises, des communautés ont ouvert leurs archives, qu’elles soient écrites ou orales. Les entreprises ou les institutions ont également pris conscience de l’importance de leur histoire pour structurer leur communication, pour créer un sentiment d’appartenance chez les salariés. Mais si l’histoire devient de la sorte un outil de promotion, elle n’en doit pas moins être fondée sur des travaux solides. Sinon, les retours de bâton peuvent être désastreux pour la marque et la société. Parfois, l’historien public se trouve à la confluence entre ce métier d’historien et la traduction de ses travaux. En outre, la collaboration d’un historien avec une entreprise est formalisée par un contrat qui peut contenir des clauses touchant à l’éthique ou à la déontologie. Le problème ne doit donc pas être balayé d’un revers de main, mais il semble désormais en partie dépassé. Pas au point, néanmoins, de ne pas poser la question des usages publics du passé, un domaine qui touche aussi bien à l’histoire qu’à l’histoire publique. Ces débats ont donné naissance à des associations d’historiens cherchant à veiller sur les manipulations du passé, d’où qu’elles viennent : le Comité de Vigilance sur les Usages publics de l’Histoire ou encore Liberté pour l’Histoire, créés en réaction aux « lois mémorielles », en sont la marque. La situation semble différente en France et aux États-Unis – et la France une exception.

Le second point de complexification du débat est né avec les travaux de Michael Frisch qui, en 1990, présenta, pour qualifier la relation entre l’historien et ses publics, la notion de « shared authority », d’autorité partagée. Refusant l’idée d’un savoir « top-down » dispensé par l’historien et passivement absorbé par les publics, Frisch théorise une co-construction du savoir dans laquelle l’historien dépend des groupes avec lesquels il travaille et va même, selon Jim Gardner, « à laisser aux public (par le biais des communautés) la détermination de ce qu’est l’histoire publique ». La difficulté reste alors d’éviter une sorte de relativisme où toutes les interprétations se valent : l’historien serait d’abord un « communicateur » faisant passer l’analyse historique du passé dont il est détenteur, tout en acceptant de partager son autorité avec les « publics ». Une position assez difficile à tenir, les débats sur l’ère du témoin, par exemple, en sont l’illustration. Dans quelle mesure l’historien partage-t-il son autorité avec les publics ou avec les États ? La question demeure ouverte.

Toutefois, si l’on tente d’adoucir les contours de la controverse, on peut aisément admettre que l’histoire écrite par les publics, les témoins, les communautés intéresse évidemment l’historien (académique) car c’est là un matériau précieux pour comprendre la perception d’un événement, pour enrichir une compréhension qui échappera toujours à l’écrit ou à l’archive. Dans ce cas, l’autorité partagée est moins celle de l’historien que celle des sources, des sources différentes qui enrichissent le travail et permettent à l’historien de les déchiffrer, de les analyser et des les restituer aux communautés intéressées, enrichies de leur propre expérience.

Un dernier point extrêmement intéressant présenté et posé par Thomas Cauvin est celui de l’internationalisation. Le gros des effectifs en Public History vient des États-Unis et s’est étendu au reste du monde: 220 formations listées en 2013 et en 2010 une association internationale d’histoire publique (IAPH) fut créée. Pourtant, étant donné le caractère fortement contextualisé de la création de formations en histoire publique, ou de sa pratique, on peut se poser la question de savoir à quoi cette « internationalisation » peut correspondre. Conscients de cet obstacle, le fondateur de la IAPH, Serge Noiret et maintenant Thomas Cauvin mettent l’accent sur le réseau, les contenus des programmes de Public History, les contraintes éthiques ou juridiques. Les débats sur la définition de l’histoire publique restent quant à eux aigus et fort passionnés. Ce qui les sous-tend, c’est la création de formations spécifiquement dédiée à l’ histoire publique, qui suppose définir ce qu’il y a d’« histoire » et ce qu’il y a de « public » dans une formation d’histoire publique. D’où les attendus en termes de cursus qui doivent être normalisés – l’exigence de stages obligatoires par exemple est largement partagée. Second problème : au fond, tout historien ne doit-il pas être aussi un historien public, au sens où il doit être capable de divulguer ses recherches au-delà d’un public de « pairs » ? Dans ce cas, les modules dits « professionnalisant » devraient être inclus dans tout parcours en histoire, au même titre que l’épigraphie, la paléographie ou encore l’informatique. On a là une problématique qui, aux États-Unis et aussi en Italie, pose la question de la création d’une discipline qui serait l’« Histoire publique » et donc à la clé, des postes d’enseignement. C’est semble-t-il moins le cas en France où les rares formations en histoire publique s’adossent aux cursus en histoire et veulent continuer à le faire.

Reste enfin la question des métiers occupés par les historiens publics, et c’est là que la différence entre France et États-Unis devient patente. En effet, le graphique présenté par Thomas Cauvin (p. 12) qui montre les domaines d’emploi des historiens publics aux États Unis en 2008 les répartir en pas moins de treize catégories : 23 % d’entre eux travaillent dans des musées, 9 % dans des emplois gouvernementaux au niveau des États, et presqu’autant dans le gouvernement fédéral, 5 % dans les archives et seulement 3 % dans l’industrie et en entreprise. Ces chiffres sont éclairants quant aux différences entre les enjeux de l’histoire publique « américaine » et la France. Musées, archives, bibliothèques, institutions patrimoniales sont, en France, largement gérés par des spécialistes ayant passé des concours, et dépendant donc de l’État. Thomas Cauvin explique d’ailleurs fort bien comment la « préhistoire de l’histoire publique » s’était enracinée aux États-Unis dans l’histoire locale, mais aussi dans la gestion au plus près des communautés des bibliothèques, des archives privées et publiques, des parcs et bâtiments. Dès le tournant du XIXe-XXe siècle, ces métiers s’étaient organisés en associations qui formeront le noyau des demandes en Public History. En France, ce n’est pas directement dans ces domaines que l’historien public trouvera à s’employer, mais davantage dans l’interface entre l’institution et ses environnements, sa communication, la valorisation de ses archives, la relation avec les publics. Ainsi, une bonne partie de l’ouvrage, extrêmement intéressante et très documentée, est en quelque mesure étrangère, sans doute, à que pourrait être l’histoire publique en France. La partie du livre correspondant au « textbook », à valeur pratique, ne peut être totalement transposable à la France. Elle n’en demeure pas moins passionnante. Si ce qui touche à la préservation du passé est donc, en France, largement « trusté » par l’État, le chapitre consacré à l’histoire orale et familiale est plein d’enseignements en particulier sur les protocoles à respecter, les modalités de transcription et de préservation dont tout historien pratiquant l’histoire orale peut s’inspirer. Y est aussi mentionné le problème de l’empathie de l’historien et de la « relation » entre interviewer et interviewé qui peut avoir une incidence sur la narration elle-même. Plus concrètement, l’accent est mis sur la manière de lever des fonds, sur la conduite de projet, sur le reporting – autant de techniques que les formations d’histoire publique se doivent d’enseigner. Qu’il s’agisse des musées et des expositions, de l’audiovisuel ou de la radio, ou de l’écriture de l’histoire publique, Thomas Cauvin met en avant toutes les méthodes permettant une participation active des publics. Même attention pour l’édition de textes historiques « collaborative » à l’instar des Pinckney Papers, vaste entreprise d’édition de manuscrits à plusieurs mains (Constance Schulz). L’histoire publique numérique fait l’objet d’un court chapitre, centré sur les expériences en cours comme THATCamp, une « non-conférence » où le programme est créé par les participants et qui débat des liens entre les sciences humaines et les outils numériques. La vaste question du public et du crowdsourcing est elle aussi abordée. Un chapitre est consacré aux très populaires activités de reconstitution historique, d’histoire vivante qui font la part belle à l’histoire publique, ainsi qu’à l’ensemble des « performances » théâtrales et autres. Qu’on pense au succès mondial de la comédie musicale chantée en hip hop, Alexander Hamilton, qui a rendu accessible à des millions de personnes l’histoire de la guerre d’Indépendance américaine. Les jeux videos sont évidemment mentionnés dans ce manuel comme adjuvant à l’histoire académique : question posée aussi en France aujourd’hui avec le succès de la chaîne historique Nota Bene et des nombreux vidéastes – ou l’émission consacrée sur Arte à « Histoire et vidéo ». Indéniable moyen de divulgation, les reconstitutions en 3D ou les jeux vidéo, très coûteux, sont toutefois parfois contraints par des considérations financières qui l’emportent sur le l’exactitude historique. À prendre avec précaution, donc…

La dernière partie du manuel est consacrée à la place de l’historien public dans une position d’autorité partagée. Sans surprise, commémorations et célébrations sont évoquées. Plus stimulante toutefois, pour un lecteur français, la partie consacrée aux limites de la « shared authority » : que peut faire l’historien devant des notices wikipedia erronées ? sans doute reprendre son autorité… Et, clairement s’opposer à des usages biaisés du passé, de l’histoire, de bâtiments, etc. Les questions désormais régulièrement soulevées quant à l’usage de bâtiments fascistes ou nazis, au maintien ou non des statues des Confédérés nécessitent sans doute que les historiens s’en mêlent pour rappeler qu’il faut contextualiser, expliquer, éviter des anachronismes. En définitive, écrit Thomas Cauvin, citant James Gardner, il y a une différence entre « partager et abandonner l’autorité ».

Enfin, si la France n’est pas indifférente aux problématiques de « l’historien au prétoire » suite aux débats autour du statut de l’historien comme « témoin » des procès Papon ou Touvier, la situation des relations historien public/justice est infiniment plus riche aux États-Unis. En effet, nombreuses sont les communautés (native Americans, afro-americans, etc.) qui ont besoin d’historiens pour documenter leurs histoires dans des litiges qui sont souvent des contestations de propriétés sur les « terres indigènes», en vue d’indemnisations. Nombre d’historiens sont aussi employés dans les organisations fédérales ou dans les administrations des États pour traiter de questions similaires. Les « class actions » ont à leur tour besoin d’historiens, aux côtés des avocats pour documenter et « historiciser » les faits. C’est donc un réservoir d’emplois pour des historiens publics.

On l’aura compris, le livre de Thomas Cauvin n’est pas seulement un manuel : c’est un livre d’histoire. Il propose une synthèse des différentes acceptions du terme histoire publique, dont les enjeux peuvent être transposés en des contextes universitaires et nationaux très différents. Il présente une passionnante histoire de l’histoire publique depuis ses balbutiements au XIXe siècle, sa création en 1976 et ses développements nationaux (états-uniens) et internationaux depuis. C’est aussi un manuel qui, pour bien des aspects, reste peu applicable au contexte français dans ses aspects les plus pratiques mais qui offre de nombreuses réflexions et ouvertures dont le lecteur français peut faire son miel. On aimerait pouvoir disposer, pour la France, d’un ouvrage comparable et « hexagonalisé ».

Sites

http://ncph.org/ (National Council of Public History)

https://ifph.hypotheses.org/ (International Federation for Public History)

Revues

Quelques références bibliographiques

Jerome De Groot, Consuming History : historians and heritage in contemporary popular culture, Oxon-New-York, Routledge, 2016 [2009].

James B. Gardner, Peter LaPaglia, The Public History: Essays From the Field, Malabar, Krieger Press, 2006.

James Gardner (ed.), The Oxford Handbook of Public History, Oxford, Oxford University Press, 2017.

Barbara Howe, Emory L. Kemp (eds.), Public History: An Introduction, Malabar, Robert E. Krieger Publishing Company, 1986.

Ludmilla Jordanova, History in Practice, Londres-New-York, Macmillan, 2006.

Hilda Kean, Paul Martin (eds.), The Public History Reader, Londres-New-York, Routledge, 2013.

Faye Sayer, Public History: A Practical Guide, Londres, Bloomsbury, 2015.