Managing biodiversity and modes of appropriation: the case of Natura 2000

Le cas de Natura 2000 en France (1988-2016)

This thesis analyzes a study of the European policy Natura 2000 and seeks to understand the management of biodiversity and how it is appropriated in terms of social realities. Natura 2000 is the European flagship policy for the protection of biodiversity. It is an outgrowth of the Birds (1979) and Habitats (1992) Directives and is a network of sites of EU interest, from a few to several thousand hectares, benefitting from a specific action. It is up to EU members to define and implement the concrete modalities of this policy (regulation for some, contractualization for others), mobilizing different types of actors – administrations, deconcentrated services, Natura 2000 facilitators, specialists in ecology and forestry, and property owners.

Nous nous intéressons à la construction et à la persistance de cette forme de gouvernement de la biodiversité. A l’échelle européenne puis à l’échelle locale – celle des sites – ce gouvernement de la nature mobilise une multitude d’instruments : d’identification des enjeux écologiques, de techniques d’intervention sur le milieu naturel, mais aussi et surtout des instruments de gestion, des outils juridiques, des procédures financières. C’est de cet assemblage de dispositifs matériels dont rend compte cette thèse. Cette approche par le bas, attentive aux instruments, aux représentations qu’ils portent et aux normes qu’ils contribuent à créer, permet d’abord de mettre au jour la façon dont se recomposent des rapports à la nature.

L’exemple d’une politique qui émerge au début des années 1990 permet également de donner à voir sur le temps long, les opérations de construction de cette infrastructure bureaucratique : ses stratifications successives, ses instruments, les relations qu’elle occasionne au sein de l’administration et avec les gouvernés, mais aussi les enjeux de fragilisation et de maintenance qu’elle doit affronter pour perdurer dans le temps. Nous montrons d’une part l’étendue de l’investissement induit par une politique publique de la nature – en termes de métriques, d’instruments, d’emplois, de déplacements des modes de travail, de périmètre de l’État – et d’autre part de la faiblesse de ces investissements sans cesse fragilisés, parfois par la production de ces mêmes investissements.

Research explores the gradual modeling of biodiversity since the adoption of European initiatives. By means of genealogic work and fieldwork at different levels, the aim is to grasp the nature of the European mechanism and its transformations over time. Nowadays, international, European and national institutions seem to want to depend on market mechanisms to more efficiently combat the erosion of biodiversity. Beyond ethical and moral questions raised by a new form of the commodification of nature, the extension of private property associated with it appears to be transforming individual and collective relations with nature. The management of biodiversity thus comes up against an ideology of property, heavily criticized by the “commons” trend.

A few figures

 

18.40 % of European territory classified Natura 2000.

12.9 % of French territory (land). In the Provence-Alpes-Côte d’Azur region, Natural 2000 sites cover 30% of the territory.

233 habitats, 1563 animal species, 966 plant species, 617 species of birds are concerned by the directives.

52 % of European species are in danger.

In France: 2213 Natura contracts (non agricultural) signed between 2007-2013.