Argentine : un passé traumatique comme présent perpétuel

Pendant les deux dernières années se sont succédées diverses interventions publiques, aussi bien collectives qu’individuelles, d’auteurs du champ historiographique professionnel, consacrées au thème des politiques et des discours publiques, à propos de la dernière dictature militaire argentine et des procès pour crimes contre l’humanité commis sous ce régime. Les trois contributions qui suivent approchent le problème sous des angles et des échelles différents. L’article de Fernando Devoto fournit une analyse du contexte large des discussions actuelles, partant d’une description des particularités de la transition argentine pour rendre compte aussi des transformations de l’opinion publique nationale ainsi que du champ de l’historiographie professionnelle. De son côté, Omar Acha étudie les positions des historiens abordés par Devoto qui scrutent ce passé, du point de vue des différences politiques et générationnelles, mais aussi de leur capacité à traduire les résultats trouvés par la discipline en interventions publiques. Enfin, l’article de Nicolás Kwiatkowski reprend ce problème et propose une hypothèse sur les causes sous-jacentes qui pourraient expliquer la permanence de la question au centre de l’horizon culturel et des débats publics de l’Argentine contemporaine.

Dessin, n°13

José Antonio Suárez Londoño, dessin, 2005.