Argentina en la tormenta

L‘arrivée à la présidence argentine de Javier Milei, représentant déclaré d‘une droite radicale s‘imposant désormais à une échelle planétaire, est significative d‘une situation sociale plus ancienne et conflictuelle. Après la contingence qui a porté Milei au pouvoir - le scrutin électoral de 2023 -, l‘émoi qui avait accompagné la virulente fabrique virtuelle de cette victoire a été suivi par le constat de ses effets concrets. Certains de ces effets ne sont pas inédits dans un pays endetté comme l‘Argentine et pas toujours à l‘heure des corsi e ricorsi du capitalisme ; d‘autres s‘inscrivent, peut-être, au sein d‘un processus, socialement inégalitaire et excluant, aussi à l‘œuvre sous d‘autres latitudes. Un troisième ensemble de conséquences produites par cette élection affecte ou bouleverse les rares certitudes de la dynamique du système politique argentin des quarante dernières années.

Ce dossier de passés futurs s‘intéresse à des aspects symboliques inhérents au phénomène « Milei » : usages du passé, conceptions de l‘histoire, cycles d‘un « consensus démocratique » affaibli ou révolu. Il s‘interroge également sur ce qui, dans cette « tempête », est purement national et ce qui est indissociable de tendances plus larges.