Les éditeurs soviétiques ne manquent pas d’humour – ou de cynisme – lorsqu’en 1984 ils envoient la traduction intégrale de 1984 de George Orwell, auteur proscrit en URSS, à une centaine de représentants de l’appareil dirigeant et du Parti. Le protocole est standardisé, et plusieurs autres textes censurés dans les républiques socialistes soviétiques sont ainsi traduits et édités pour un public restreint uniquement. Ces traductions sont-elles une arme de guerre idéologique, un privilège des élites ou bien des bruits annonciateurs de changements ? Elles relèvent, en tout cas, d’une politique de traduction propre au contexte autoritaire, ici soviétique, où la censure d’État, diffuse et implicite, régule et entrave la circulation des idées1.
L’arme de guerre idéologique
Mettre en place un protocole d’édition où les imprimés sont cantonnés à un circuit fermé sert d’abord à l’appareil dirigeant soviétique à contrôler la diffusion des informations. Dans l’URSS de la guerre froide, une censure préalable à la publication est exercée sur toute production éditoriale. Elle peut être incarnée par les institutions de contrôle à proprement parler, comme elle peut reposer sur les acteur·ices du monde éditorial et académique. Dans les marges des circuits standards de l’édition, des publications grises soumises au régime du secret et exemptes de censure, sont produites et diffusées pour répondre au besoin de l’appareil dirigeant et de différents corps administratifs d’être informés sur les données massivement censurées. Ce ne sont pas uniquement des traductions. Des textes très variés sortent des imprimeries pour être aussitôt enfermés dans les dépôts spéciaux des bibliothèques à accès restreint, voire pour être détruits une fois lus : rapports, statistiques, manuels, documents réglementaires, juridiques, techniques, toutes sortes de productions de service. C’est justement par les besoins du service que la pratique est justifiée, et ces imprimés spécifiques présentent sur leur couverture deux types d’inscriptions imposant la restriction d’accès : Рассылается по специальному списку (« Envoyé à une liste spéciale ») pour les imprimés à diffusion restreinte à une liste de destinataires précis et Для служебного пользования (« Pour usage de service ») pour les imprimés à diffusion limitée uniquement à certaines catégories de lecteurs. Le rapport secret de Khrouchtchev dénonçant le culte de personnalité de Staline au XXe Congrès du PCUS en 1956 est ainsi distribué aux membres du parti sous forme de publication « pour usage de service ».
Dans la masse globale de cette littérature grise, les traductions forment toutefois une catégorie singulière. Elles sont un moyen fort utile pour les élites politiques puis intellectuelles de se tenir au courant des parutions étrangères dans un contexte où les informations et les savoirs ne circulent pas librement. Nécessitant l’accès aux publications en dehors du territoire national et la connaissance des langues, leur production induit la création de services spécifiques au sein des maisons d’édition et des instituts de recherche. Ainsi institutionnalisée, cette fabrique de traductions restreintes qualifiées de « spéciales » (euphémisme opportun pour tout ce qui ne doit pas, mais finit par, être révélé au grand public en URSS), se développe progressivement entre 1947 et 1968, dans les décennies charnières de la guerre froide, pour devenir plus ou moins obsolète à la fin de l’ère soviétique, vers 1990. La temporalité et la genèse de cette pratique attestent de son premier et seul objectif officiel : la traduction de textes ennemis utilisée à bon escient doit permettre à l’État soviétique de remporter la guerre froide idéologique, que ce soit sur le territoire politique ou scientifique.
La première maison d’édition à appliquer cette politique de traduction est la maison moscovite Издательство иностранной литературы (Éditions de la littérature étrangère). Un groupe chargé des traductions grises est créé en son sein peu de temps après sa fondation en 1946, sous la supervision personnelle de l’idéologue du parti Mikhaïl Souslov. Le groupe est composé de jeunes spécialistes qui maîtrisent les langues étrangères et bénéficie de fonds en devises alloués pour l’achat des ouvrages étrangers. Ces ouvrages sont traduits en version intégrale ou abrégée pour être distribués selon une liste validée par le département de propagande du CC, uniquement aux dirigeants du pays et à la nomenklatura : une centaine d’hommes2, avec le Premier secrétaire du PCUS, dirigeant de l’État soviétique, en tête. Lorsqu’en 1963 les Éditions de la littérature étrangère sont absorbées par une nouvelle maison nommée Издательство Прогресс (Éditions du Progrès)3, le groupe chargé des traductions, transformé en une véritable « rédaction spéciale », continue son activité croissante et obtient une petite reprographie, formellement séparée du reste de l’activité éditoriale, avec son propre personnel salarié4.
Dans les instituts de recherche, des sections similaires sont créées à partir des années 1950. On voit notamment apparaître en 1953, à l’Institut de philosophie de l’Académie des sciences de l’URSS, un « groupe de résumés » au sein du secteur de la critique de la philosophie bourgeoise, qui sera officialisé en 1956. L’inauguration de ces unités est légitimée auprès des instances décisionnaires par des objectifs de lutte idéologique : pour combattre l’ennemi, il faut le critiquer, pour le critiquer il faut le connaître, et pour le connaître, il faut pouvoir lire, et donc traduire sa pensée. En 1968, une nouvelle institution de recherche est fondée à Moscou avec l’objectif de centraliser et de moderniser le travail bibliographique en URSS : l’Institut de l’information scientifique sur les sciences sociales (INION). À l’INION, la pratique des traductions grises devient systématique et prend une ampleur nouvelle pour se répandre à l’échelle nationale vers le milieu des années 1970. Elle connaît un nouvel essor au début des années 1980, avec l’augmentation des tirages jusqu’à 2000 exemplaires et l’amplification des thématiques, couvrant désormais tous les champs de recherche en SHS5. De cette façon, mise en place pour remédier à un manque d’informations induit par un contrôle totalisant, la pratique des traductions restreintes se transforme au fil des années en un système fonctionnel de production et de diffusion des imprimés.
Le samizdat des élites
Couverture de l'ouvrage de George Orwell, 1984, Moscou, Éditions du Progrès, 1984. « Envoyé à une liste spéciale ».
Le contenu des traductions est très varié, et recouvre des textes littéraires, politiques, techniques, des essais et des travaux académiques, entre autres. Dans la production des Éditions de la littérature étrangère puis des Éditions du Progrès, une place de choix revient aux écrits (essais, mémoires) des diplomates et dirigeants des États occidentaux : Willy Brandt, Konrad Adenauer et Helmut Schmidt (RFA), Henry Kissinger et Richard Nixon (États-Unis), Charles de Gaulle et Valéry Giscard d’Estaing (France)6. Les éditeurs informent l’appareil administratif du pays des différentes théories non compatibles avec la doctrine soviétique, qu’elles soient sympathisantes ou qu’elles la critiquent : la nouvelle gauche ou les nouveaux philosophes, par exemple. Par le biais de ces traductions, les fonctionnaires soviétiques sont tenus aux courant des évolutions des politiques étrangères, notamment quant aux régimes communistes concurrents, tels que la Chine. Ils s’intéressent particulièrement aux ouvrages qui offrent les représentations de l’URSS, comme Der Sowjetmensch de Klaus Mehnert en 1958, ou marquent des prises de position à son égard, comme L’URSS et nous par des intellectuels communistes français en 1979. Certains titres traduits n’ont pas de portée politique immédiate : en 1981, la rédaction spéciale des Éditions du Progrès se penche sur le développement personnel et édite Public Speaking for Success de Dale Carnegie (1962), ainsi que The Law of Longer Life de Herman Le Compte et Cyril Northcote Parkinson (1980). Le roman 1984 de Georges Orwell (1949) est un précédent intéressant d’un texte littéraire strictement interdit à la diffusion au public large, mais qui retient l’attention des élites : il est édité pour la première fois en 1959, puis réédité – pour la symbolique ? – en 19847. Enfin, il se peut aussi qu’un ouvrage soit traduit par la maison d’édition mais non admis à la publication par les instances de contrôle, et se retrouve édité par la rédaction spéciale : c’est le cas notamment de For Whom the Bell Tolls (1940) d’Ernest Hemingway en 1962 (il sera finalement publié pour tout public en 1968, avec plus de 20 coupes8).
Dans sa conception, la pratique des traductions grises est avant tout pensée dans deux dimensions : les traductions offrent à leurs destinataires un accès contrôlé aux informations ; cet accès peut ensuite être utile pour construire une stratégie idéologique dans la guerre froide. Or, la façon dont cette pratique est investie par ses exécutant·es et destinataires transforme inévitablement ses contours. L’accès à l’information dans le contexte où sa libre circulation est restreinte devient soit un risque, soit un privilège. Dans l’URSS de la guerre froide, le roman de George Orwell circule également via le samizdat, des autoéditions clandestines dont la détention ou la circulation sont passibles de 6 mois à 7 ans de camps au motif de « propagande antisoviétique », selon l’article 70 du code pénal. Le samizdat existe en dehors des circuits de l’édition officielle : il forme un circuit parallèle9, circule à l’insu du système de contrôle et il est dangereux. Les traductions restreintes, elles, se placent dans les marges des circuits officiels : elles apparaissent précisément grâce à l’existence du système de contrôle et pour s’en affranchir ; elles constituent des circuits fermés et, à côté de leur fonction première qui consiste à alimenter les politiques idéologiques soviétiques, elles deviennent, aux yeux de leurs bénéficiaires, également une forme de distinction. C’est le mot « privilège » que le dernier dirigeant de l’URSS, Mikhail Gorbatchev, utilise pour parler des traductions grises par les Édition du Progrès qui lui étaient destinées, et qu’il a gardées dans sa bibliothèque10 :
« Et puis, vous savez, il existe un privilège qui a beaucoup d’importance. En tant que membre du CC et Premier secrétaire, je recevais le blanc TA… m…. euh… les éditions de la maison Progrès. C’étaient des livres étrangers sur les questions de politique, d’idéologie, des affaires internationales, traduits. Des livres fermés : seulement pour nous, [envoyés] sur une liste. Si nous étions maintenant chez moi, je vous aurais montré. Je les ai toujours. Autour de deux cents, trois cents livres, je crois ».
La notion de privilège invite à voir différemment la sélection des ouvrages traduits. Si l’accès aux traductions envoyées sur une liste spéciale est non seulement un devoir de service, mais également un privilège, alors certains titres sont traduits pour d’autres raisons que la lutte idéologique : curiosité ou utilité personnelle des commanditaires d’un côté, initiative des éditeurs de l’autre. Cette acception explique pourquoi certains de ces imprimés sont gardés par leurs bénéficiaires en violation du régime du secret qui préconisait leur destruction : tel un samizdat impuni des fonctionnaires haut placés, des ouvrages interdits forment dans les bibliothèques des élites soviétiques des collections distinguées. Tout comme les jeans ou les bas en nylon importés au pays des Soviets où seuls les pantalons gris foncé sont disponibles dans les rayons des magasins de vêtements, les traductions restreintes représentent des biens rares. Elles sont perçues par leurs bénéficiaires comme un avantage exclusif, et tracent une frontière entre celles et ceux qui ont le droit d’accéder à la production intellectuelle étrangère et celles et ceux qui ne l’ont pas.
L’aubaine des intellectuels
D’un autre côté, au sein des instituts de recherche, la pratique des traductions grises est incarnée encore différemment par les intellectuel·les : principaux destinataires, mais surtout exécuteur·ices de ces traductions. En principe, les traductions restreintes en sciences humaines et sociales doivent permettre de promouvoir la cause marxiste au niveau international. En plus de fournir aux spécialistes le matériel pour la critique fondée des idées bourgeoises, elles contribuent à préparer les différents colloques et symposiums internationaux. L’idée est simple : les chercheur·euses soviétiques doivent être au courant des dernières avancées scientifiques et des débats intellectuels dans le monde, mais les idées ennemies ou hétérodoxes ne doivent pas se répandre au-delà des cercles professionnels. Dans les faits, la quasi-totalité des exécuteur·ices de ces traductions et une bonne partie de leurs consommateur·ices au sein des institutions académiques sont les chercheurs et les chercheuses subalternes, qui ne sont pas membres du parti, qui ne sont pas admis à voyager à l’étranger, voire qui flirtent avec la dissidence. Leur avantage principal est de maîtriser les langues étrangères et leur particularité consiste à se former aux sujets très contestables du point de vue du marxisme dogmatique soviétique. Par le biais de ces traductions qu’elles et ils réalisent, ils et elles reçoivent l’accès à la quasi-totalité de la production étrangère dans ces domaines. Cet accès leur offre une opportunité de promouvoir leurs intérêts professionnels : de développer leur propre recherche et d’élaborer un début de réception des idées qui par ailleurs ne circulent pas sans être enfermées dans les parenthèses de la critique.
En philosophie notamment, une des disciplines les plus surveillées en URSS sur le plan idéologique, toutes les pensées occidentales les plus décriées se retrouvent traduites « pour usage de service » : de l’existentialisme et personnalisme au structuralisme, en passant par la philosophie religieuse de l’émigration russe du début du XXe siècle. Cet usage académique reste limité : Vladimir Bibihin, en sa qualité d’introducteur de Martin Heidegger qu’il traduit pour la première fois en 1974 en vue de préparation du Congrès international Hegel à Moscou, regrette le caractère incomplet et tardif de cette réception, et l’absence d’évaluation par les pairs11. Néanmoins, ce travail assidu et souvent passionné prépare la possibilité – alors peut-être inconnue et même inenvisageable – de l’essor des traductions au moment de la levée de la censure dans les années 199012. Il rend possible, avant tout, un dialogue : avec la part d’incompréhension et de malentendus, mais aussi la possibilité d’échanges qui en découle. Ainsi, lorsque Jacques Derrida se rend à Moscou en 1990, au terme de 5 ans de libéralisation du régime soviétique sous Gorbatchev, il est accueilli à l’Institut de philosophie par des chercheur·euses qui connaissent son œuvre et qui ont déjà préparé un terrain pour sa réception13. Quant aux Éditions du Progrès, dès la fin des années 1980, elles s’adaptent au nouveau contexte politique pour publier en version grand public, désormais affranchie de la censure, plusieurs traductions auparavant réalisées pour un usage restreint, comme A History of Soviet Russia par l’historien britannique Edward Carr (1990), ou encore 1984 de Georges Orwell (1989).
Conclusion
Les traductions grises sont apparues en URSS lors de l’entrée dans la guerre froide pour répondre au besoin politique des élites soviétiques de se placer sur la scène internationale en position de force. Elles devaient leur caractère fermé et strictement codifié au système multidimensionnel du contrôle des imprimés qui veillait à ce que les informations supposées dangereuses ne soient pas divulguées au grand public. Au fil des années, cette pratique initialement minoritaire s’est généralisée pour couvrir la quasi-totalité des sphères de production intellectuelle étrangère. Les traductions grises sont devenues un privilège pour ceux qui les recevaient dans les hautes sphères politiques et un levier académique pour celles et ceux qui les produisaient au sein des instituts de recherche. Elles sont devenues obsolètes à la levée de la censure : dans bien des cas, pour se couvrir de poussière dans les dépôts spéciaux des bibliothèques, mais parfois également pour être rééditées au grand jour. Cette politique de traduction, spécifique au contexte de la censure d’État en Union soviétique, nous informe toutefois plus largement sur la façon dont les idées peuvent circuler dans les régimes autoritaires. Elle démontre comment, par ses besoins en information ou ses ambitions sur la scène internationale, un régime politique peut créer lui-même les structures qui alimentent les expressions dissidentes. Elle témoigne d’autre part de la manière dont une pratique restrictive, aussi façonnée soit-elle, peut être incarnée par les acteur·ices qui, inévitablement, la transforment. Elle atteste enfin que les idées circulent partout : ce sont leurs supports qui varient, en fonction du contexte.
Notes
1
Cet article s’appuie sur l’étude originale fondée sur les archives écrites et orales inédites et développée dans une thèse d’histoire contemporaine : Lenny Smirnova, Philosophies entre la France et l’URSS (1956-1985). Circulations de textes et pratiques de traduction. Thèse de doctorat en histoire et civilisations. Paris, Université Paris Cité, 2022.
2
Aucune femme ne figure dans les listes de destinataires que nous avons retrouvées dans les archives : RGASPI, Fond 17, Op. 132, d. 542, Novembre-Décembre 1952.
3
Lenny Smirnova & Daria Petushkova, « Négocier les frontières du dicible : importation des sciences humaines et sociales occidentales en URSS par les Éditions du Progrès (1963-1985) », Biens Symboliques / Symbolic Goods, n°12, 2023. DOI: https://doi.org/10.4000/bssg.2848
4
Yuriy Pankov, « Тайные книжки » [« Livres clandestins »], Soveršenno sekretno, n° 7/266, 2011. En ligne : https://www.sovsekretno.ru/articles/taynye-knizhki/, consulté le 17/05/2024.
5
Renata Galtseva, « В строю и вне строя. К 90-летию Фундаментальной библиотеки общественных наук АН СССР и 40-летию Института научной информации по общественным наукам РАН » [« Dans les rangs et en dehors. Pour 90 ans de la Bibliothèque Fondamentale des sciences sociales de l’AS URSS et 40 ans de l’Institut de l’information scientifique sur les sciences sociales »], Novyj mir, n° 7, 2013. En ligne : https://magazines.gorky.media/novyi_mi/2013/7/v-stroyu-i-vne-stroya.html, consulté le 17/05/2024.
6
Marianna Choldin Tax (dir.), « Книги для специального пользования » [« Livres pour usage spécial »] in Цензура иностранных книг в Российской Империи и советском союзе. Каталог выставки [La censure des livres étrangères à l’Empire Russe et à l’Union soviétique. Catalogue de l’exposition], Moscou, Rudomino, 1993, p. 71-81.
7
Arlen Blum, « „Путешествие“ Оруэлла в страну большевиков » [« Voyage d’Orwell au pays des bolcheviks »], 2003, en ligne : https://www.orwell.ru/a_life/blum/russian/r_papsb, consulté le 17/05/2024. Et Arlen Blum, « Оруэлл на Лубянке » [« Orwell à Loubianka »], The New Times, n° 22, 2009, en ligne : https://newtimes.ru/articles/detail/3642/?fbclid=IwAR2E3pU1SfnDGA4Z5dnhFYw4TWWbb1vHVMVQIeYByWdnezZ4BH0QvP9W8vA, consulté le 17/05/2024.
8
Arlen Blum, « „Интернациональная литература“: подцензурное прошлое » [« Littérature internationale : un passé de censure »], Inostrannaja literatura, n°10, 2005, en ligne: https://magazines.gorky.media/inostran/2005/10/internaczionalnaya-literatura-podczenzurnoe-proshloe.html, consulté le 17/05/2024.
9
Ioana Popa, Traduire sous contraintes. Littérature et communisme (1947-1989), Paris, CNRS Éditions, 2010.
10
Michail Gorbatchev, fragment de l’interview pour la chaîne des informations gouvernementale russe Россия-24 (Russie-24), 02 mars 2011. Traduction Lenny Smirnova. Timeline : 11:24. Autrefois disponible sur le site Vesti.ru à l’adresse www.vesti.ru/only_video.html?vid=322269, ce lien est désormais inaccessible : dernière tentative le 15/05/2024.
11
Vladimir Bibihin, « Для служебного пользования [Pour usage de service] », Drugoe načalo [Autre principe], Saint-Pétersburg, Nauka, 2003, p. 181-208.
12
Alexander Bikbov et Daria Petushkova, « La matrice d’une révolution intellectuelle : le marché des traductions en sciences humaines et sociales en Russie après 1990 », Actes de la recherche en sciences sociales, n.° 246-247, 2023, p. 67-93.
13
Jacques Derrida, Moscou aller-retour, La Tour-d’Aigues, Éditions de l’Aube, 1995.