Sergueï Kovaliov, L’hôpital de Belitchia, Kolyma. L’artiste, probablement originaire de Biélorussie, y a séjourné pendant sa détention, en 1943. L’aquarelle date de cette période.
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Mes brouillons : les pierres.
Manuscrits : les bouleaux.
Au bord de la rivière
Grosses lettres sur l’eau,
De papier nul besoin :
Les troncs l’ont remplacé.
Ils ne craignent point
Les larmes, la rosée...
Le bois garde mes vers
Sous de jaunâtres fentes
D’où une sève claire
Coule, chaude et collante.
Dans ma secrète grange
Mon matériau est rangé :
À l’abri des mésanges
Et des bêtes protégé
Varlam Chalamov (à propos des paysages de la Kolyma, où il a purgé une peine de camp de 1937 à 1953).
Depuis le XIXe siècle, les espaces d’Europe centrale et d’ex-URSS (Russie et Asie centrale), ont été et sont encore le théâtre de violences de masse : colonisation, terreurs nazie et soviétique, génocides, guerres mondiales. Ce sont également des aires culturelles où le paysage a joué un rôle important dans la construction de la mémoire à la suite de ces événements. Les cinq textes présentés dans ce dossier proposent une réflexion, à partir d’études de cas, sur les traces que ces violences ont imprimées dans le paysage.
Pour chacune des contributrices, la nécessité d’étudier la dimension spatiale de la mémoire s’était imposée de longue date1. Le point commun entre leurs travaux, menés dans des lieux et contextes académiques différents (en Allemagne, en Pologne, en Suisse et en France), avec des méthodologies différentes (histoire de l’art et de la culture, études mémorielles, histoire, anthropologie) est qu’ils privilégient l’approche locale de la mémoire et, partant, ouvrent des voies pour la prise en compte de l’environnement naturel (forêts, rivières, steppe, désert, champ, montagne) des sites liés aux violences coloniales et génocidaires. Cet intérêt commun a trouvé à s’exprimer dans une réflexion croisée sur le paysage.
Chacune, face à ses terrains de recherche spécifiques, a constaté l’impossibilité d’étudier les mémoires locales sans tenir compte de leur inscription paysagère. D’abord, parce que la nature (sauvage ou cultivée) a été le cadre de sanglantes batailles, de massacres ou déplacements de civils, et qu’elle en reste marquée ; ensuite, parce que les particularités du paysage ont compté dans la mise en œuvre des actions guerrières, pratiques coloniales, concentrationnaires et génocidaires. Enfin, parce que les vastes paysages de ces contrées sont invoqués dans les témoignages littéraires et picturaux laissés par les survivants qui ont parfois anticipé sur la pensée écologique telle qu’elle se développe aujourd’hui.
Les espaces illimités et enneigés de la Kolyma ont été utilisés comme des prisons à ciel ouvert et le froid comme une arme. Les chemins, les forêts, les collines et les lacs de la région de Brandenburg ont rendu possibles les marches de la mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les mines d’uranium des Monts métallifères tchèques ont permis la création d’un réseau de camps de travail forcé pour l’élaboration de la bombe soviétique. Les sables noirs de Karakoum se sont révélés une donnée stratégique dans la conquête d’Asie centrale par l’armée russe. Quant à la forêt de Białowieża, elle a été tour à tour, quand ce n’est pas à la fois, lieu de violence et cachette pour les populations pourchassées. Selon les types de paysage, la nature s’est ainsi faite complice des criminels, parfois des victimes, ou des deux. Par ailleurs, les régimes de terreur avaient mis en œuvre leur propre esthétique paysagère, cherchant à « modifier le visage de la terre » (Staline) à travers des projets grandioses (les « grands chantiers » stalinien et hitlérien) : le paysage a pu ainsi être également « victime » des violences d’État.
Les aires culturelles auxquelles se rapportent ces textes ont produit, notamment au cours des XIXe – XXe siècles, des imaginaires paysagers spécifiques. Au cours du XIXe siècle, la littérature russe a élargi son spectre en se projetant dans les montagnes du Caucase, dans les déserts de l’Asie centrale, vers la Sibérie. Ces territoires, objets de conquêtes coloniales, perçus comme à la fois exotiques et acculturés, se transforment au cours du siècle suivant en espaces de la déshumanisation et de l’anéantissement, dévolus à l’expansion des camps du Goulag, des espaces extra-mondains en quelque sorte. Toutefois, la description de ces espaces inédits par les survivants, empruntera tantôt le regard d’un Tolstoï ou d’un Tourgueniev, tantôt celui de Khlebnikov qui a personnifié le fleuve et a créé une « langue des étoiles ».
C’est surtout la forêt qui unit les imaginaires évoqués dans ces textes (à l’exception de l’Asie centrale). Depuis l’Allemagne jusqu’à la Kolyma, la forêt est une constante des représentations identitaires à la fois nationales et locales, des récits fédérateurs comme des contre-récits qui s’opposent au groupe et à la massification, c’est une cachette pour ceux qui sont menacés, un lieu de résistance, c’est aussi un espace idéal pour cacher les crimes de masse et ensevelir les victimes. C’est dans la forêt que se cachent les partisans luttant contre les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale, c’est aussi dans la forêt qu’opèrent les nationalistes ukrainiens, polonais et baltes après la guerre (ces derniers se désignent d’ailleurs comme des « Frères de la forêt »). Elias Canetti fait de la forêt un symbole de la masse, en analysant d’abord les rites de chasse chez les Lélés du Kassaï (au Congo belge), puis l’armée comme incarnation de l’idéal national allemand. « La forêt et l’armée forment un tout cohérent pour l’Allemand, et l’on peut voir le symbole de la nation dans l’une aussi bien que dans l’autre ; elles sont sous ce rapport une seule et même chose2 ». Simon Schama consacre la première partie de son ouvrage, Landscape and Memory, aux forêts et notamment, aux forêts d’Europe centrale, Pologne, Lituanie, Biélorussie. La littérature centre-européenne comme russe, ainsi que la peinture font une part belle aux paysages forestiers. Raison pour laquelle les textes de ce dossier leur consacrent aussi une attention particulière.
Cette réflexion entretient un dialogue avec des travaux récents privilégiant une approche environnementale des violences de masse, menés notamment en Pologne par des historiens de la Shoah3, et plus largement, avec les approches spatiales et locales des événements qui se sont multipliées depuis l’ouvrage pionnier de Pierre Nora. Elle puise aussi à des recherches phénoménologiques, celle d’un Paul Virilio, par exemple, qui prend en compte la subjectivité de celui qui se meut parmi les traces4.
Il existe une mosaïque de savoirs disponibles et de méthodes pour penser ces paysages au sein de différentes disciplines5. La catégorie de paysage a nourri de manière ponctuelle de nombreux travaux marqués par le « tournant spatial » et les réflexions sur les usages sociaux et politiques du passé, les politiques patrimoniales, les lieux de mémoire, les « killing sites », le tourisme mémoriel, ou encore sur l’art qui s’est saisi des « paysages avec ombres »6.
Or, les différentes disciplines qui se sont penchées d’un côté sur le paysage, de l’autre sur les violences de masse n’ont pas tenté, jusqu’à ce jour, de construire le « paysage des violences » en une matière – pour ne pas employer le mot « objet », impropre lorsqu’il s’agit de paysages – commune. Cette rencontre manquée ne révèle pas seulement un impensé, elle est un signe vers une bifurcation épistémologique que le paysage des violences est susceptible d’ouvrir. Ce dossier est une modeste contribution à ce nouveau champ de recherche : l’étude pluridisciplinaire de quelques paysages concrets, présentée ici, se veut prélude à un chantier épistémologique.
Si le passage d’« espace » à « nature » ne semble pas poser de problème conceptuel à une époque où l’écologie est au centre des préoccupations de tous (même si cette composante de la mémoire des violences reste marginale dans les études), le passage de « nature » à « paysage » constitue, quant à lui, un pas de côté expérimental dans l’évolution des études mémorielles. De par son caractère mouvant et protéiforme, le paysage oblige à privilégier des formes non linéaires de construction des savoirs, incluant le disparate, le fortuit, l’instable. Il est processus, mouvement, transformation et nécessite une pensée plurielle, qui accepte de dériver vers un horizon incertain. Il est « arrière-pays », un donné au-delà du regard dévoilé dans le pressentiment7. Il est, selon Gilles A. Tiberghien et Jean Marc Besse, un « tissu de relations » ou encore un « outil » de pensée et d’action8, un processus d’interaction9 ou encore, un repère dans une « histoire naturelle » des violences de masse10. Il nous invite donc à réfléchir sur les événements à partir de leur devenir11, à travers la matérialité de leurs traces. Il s’agit ici de chercher des pistes qui permettront de transformer les apories en lignes de force et les impasses en carrefours.
Le mot lui-même, présent dans la plupart des langues latines et germaniques, a évolué à travers le temps et a pu apparaître longtemps comme émanant du domaine privilégié des géographes d’un côté, des historiens de l’art de l’autre.
En effet, le mot désigne en français, comme dans d’autres langues romanes, d’abord une catégorie esthétique et seulement ensuite un territoire. L’évolution est inverse dans les langues germaniques où « Landschaft », « lantscap », « landschap » définissent une forme d’organisation politique de la communauté avant de prendre un sens esthétique. Dans les langues slaves, ce sont généralement l’un ou l’autre de ces mots qui ont été empruntés, ou les deux, avec parfois une spécialisation (ainsi, en russe, paysage a un sens esthétique et landschaft désigne une réalité géographique). Il existe cependant, dans plusieurs langues slaves, un mot forgé sur la racine « kraj », qui désigne le pays et a donné, en polonais par exemple, le substantif « krajobraz » signifiant littéralement « image du pays ».
Afin d’éviter de se perdre dans les multiples définitions du paysage, on partira de celle donnée par la Convention européenne du paysage : « Le paysage est une partie de territoire, telle que perçue par les habitants du lieu ou les visiteurs, qui évolue dans le temps sous l’effet des forces naturelles et de l’action des êtres humains ». Pour mieux l’adapter à notre propos, on y substituera à la formule « forces naturelles et êtres humains » l’idée d’interaction entre les vivants.
Cette définition a toutefois le mérite de soustraire la notion de paysage à une compréhension purement esthétique et d’en mettre en avant le caractère hybride, à la fois représentation et ensemble de pratiques. C’est, par ailleurs, le mot « partie » qui nous semble essentiel : si la nature a pu susciter au cours des siècles une pensée de la totalité, le paysage n’est jamais qu’un fragment de ce tout, une parcelle de quelque chose de plus grand, une synecdoque.
Les paysages étudiés dans ce dossier ont en commun leur caractère multi-strates : palimpsestes de violences successives, ils en conservent des traces qui se superposent, se confondent, se contredisent. Ils partagent également leur position géographique périphérique : frontalière (pour les Sudètes et la Białowieża) ou d’extrême éloignement par rapport au centre (la Kolyma, le désert turkmène) ou encore, comme zone tampon provisoire (Brandenburg). Ce sont aussi des lieux pluriculturels, qu’il s’agisse de rencontre coloniale entre vainqueurs et vaincus, conquérants et autochtones, de contingents internationaux de victimes, de migrants ou de populations frontalières. Les éléments du paysage ici ont été nommés en différentes langues, érigés en symboles par des mémoires nationales parfois antagonistes12, s’y fixent des mythologies de cultures différentes13.
Les traces physiques du passé, tels que vestiges disséminés dans la nature, modifications des sols, apparition de nouvelles espèces végétales ou animales, sont lisibles dans le paysage à qui est interpellé par elles (ou à qui les interpelle). Le paysage, à ce titre, est un support mémoriel comparable à d’autres formes de contenus transmis de génération en génération : récits (ou silences), photographies, documents etc. La mémoire qu’il porte suit le chemin décrit dans la théorie de la mémoire communicative/culturelle14 : partagée d’abord seulement par les communautés directement affectées par la violence, la mémoire d’un événement devient avec le temps un héritage culturel. De même, on pourrait convoquer la théorie de la post-mémoire15, qui décrit la relation des descendants de victimes au passé traumatique accessible uniquement à travers des récits, images, gestes et comportements, mais vécu comme leur passé propre. Ces deux théories semblent a priori adéquates pour penser le paysage comme trace et vecteur de transmission. Pour évaluer cependant leur pertinence, on doit se demander s’il existe des mécanismes de transmission spécifiques de cette mémoire dans et par le paysage : par exemple, à travers certaines pratiques, comme celles partagées par les populations autochtones de la Kolyma, à travers la protection d’une espèce animale (Białowieża) ou des surfaces d’eau (Jachymov) ; à travers les toponymes ou le soin donné aux tombes (Brandenburg), les gestes rituels ou les chants (Gëk-Téké), le tourisme, les objets ou les modes de vie16. On doit se pencher également sur les modes de transmission des savoirs – au sein de la famille, dans le cadre scolaire ou encore par les médias et la documentation scientifique. Toutes sortes de situations peuvent se présenter au niveau local : de l’ignorance totale du passé ou de la vague idée que « quelque chose s’est passé ici », au savoir reçu des aînés ou des livres et, dans certains cas, issu d’une recherche personnelle sur son lieu de vie. Toutes ces questions ne trouveront pas nécessairement de réponse dans chacune des contributions présentées ici. Toutefois, nous avons l’intuition que les rythmes de transmission, envisagés localement dans des contextes spécifiques, fluctuent lorsqu’ils passent par le paysage et qu’il faut prendre ici en compte des temporalités différentes, celle d’un arbre, d’une pierre, d’un papillon. Le paysage fixe et efface le passé d’une manière tout autre que ne le fait une scénographie muséale ou une photographie. Les mémoires « communicative » et « culturelle » s’intersectent, le post-mémoriel résorbe ses blocages dans la flânerie et dans des pratiques professionnelles, spirituelles ou artistiques du paysage…
La conclusion à laquelle on parvient en considérant ces paysages est aussi une hypothèse de travail pour la suite : la mémoire paysagère est avant tout une mémoire hybride. Une transmission orale vivante survit parfois plus longtemps dans des régions et parmi des populations pour lesquelles l’oralité a joué traditionnellement un rôle important. Des traces disparues, détruites par des régimes de terreur, renaissent sous des formes inhabituelles à travers des reconstructions paysagères ou artistiques. Si les lieux de mémoire patrimonialisés peuvent être pensés comme des hétérotopies17, c’est-à-dire, des espaces soumis à leurs propres règles et ayant leurs propres symboles (musées, théâtres, stades, prisons, asiles ou cimetières), les paysages des violences, dans leur usage quotidien, sont des lieux ordinaires bien que particuliers. Perçus comme un héritage négatif par certains locaux qui vont jusqu’à s’expatrier, ils sont appréciés et aimés par d’autres pour leur beauté ou simplement parce qu’ils constituent l’environnement familier, la petite patrie. Parfois, ces deux attitudes coexistent. C’est cette complexité que nous nous proposons de saisir.
Pour ce faire, les textes de ce dossier puisent largement aux sources littéraires et artistiques, dont le poème de Chalamov cité en exergue ou la prose de Sebald offrent des exemples ; certains d’entre eux assument un mode d’écriture littéraire. Ils revendiquent ainsi une place pour l’imaginaire comme vecteur de connaissance et espace d’expérimentation au sein des sciences humaines. La littérature, de tout temps, a produit des figures qui se sont révélées porteuses de concepts, poussant les murs des espaces d’intellection18. Penser les paysages des violences, c’est faire émerger, en filigrane des espaces réels avec leurs traces matérielles ou immatérielles, une épaisseur symbolique qui n’en finit pas d’engendrer des images, à chaque étape de l’histoire du regard, de l’histoire des sensibilités et des émotions. Cette étude vise à analyser poétiquement (et s’inscrit donc dans une « poétique du savoir19 ») les différentes strates de ces paysages, dans un va-et-vient que nous espérons fécond, l’image étant l’outil premier pour appréhender les objets qu’elle-même fait naître.
Notes
1
Voir, entre autres, Geneviève Piron, Goulag, le peuple des zeks, Genève, Musée Ethnographique de Genève, 2004 ; Janine Fubel, Alexandra Klei et Annika Wienert (dir.), Space in Holocaust Research: A Transdisciplinary Approach to Spatial Thinking, Berlin, De Gruyter, 2024 ; Luba Jurgenson (dir.), « La mémoire se fond-elle dans le paysage ? », dossier thématique, Mémoires en jeu, n° 7, 2018, p. 41-121 ; Małgorzata Litwinowicz, intervention « Forest as Performed Myth in Literature of Interwar Poland », dans séminaire NANO (Nature and Norms), Paris, 26 mai 2023 ; Svetlana Gorshenina, Asie centrale. L’invention des frontières et l’héritage russo-soviétique, Paris, CNRS, 2012. Les contributions publiées ici sont issues de communications au colloque « Quel paysage pour la mémoire ? Quelle mémoire pour le paysage ? » qui s’est tenu à Sorbonne université et à l’université Clermont-Auvergne, organisé par Luba Jurgenson et Philippe Mesnard en décembre 2021.
2
Elias Canetti, Masse et puissance, traduit de l’allemand par Robert Rovini, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1998, p. 137, 191.
3
Ewa Domańska, Jacek Leociak et al., dossier « Środowiskowa historia Zagłady » [Une histoire environnementale de l’Holocauste], Teksty Drugie, n° 2, 2017. URL : https://journals.openedition.org/td/2207
4
Paul Virilio, Bunker. Archeologie, Paris, Les Éditions du Demi-cercle, 1991.
5
De nouveaux concepts spatiaux et paysagers ont été élaborés au cours des dernières décennies, comme « non-places » (Marc Augé, Non-lieux. Introduction à l’anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, 1992) ; « non-lieux de mémoire » (Roma Sendyka, « Prism: Understanding a Non-Site of Memory », Teksty Drugie, n.°2, 2015, p. 13-28) https://journals.openedition.org/td/11944 ; « Traumascape » (Maria Tumarkin, Traumascapes: the power and fate of places transformed by tragedy, Melbourne, Melbourne University Press, 2005) ; « Terrorscapes » (Rob van der Laarse, « Beyond Auschwitz ? Europe’s Terrorscapes in the Age of Postmemory », in Marc Silberman et Florence Vatan [dir.], Memory and Postwar Memorials. Confronting the Violence of the Past, Londres, Palgrave Macmillan, 2013, p. 71-92) ; ou encore « paysages après-coup » (Patrick Nardin et Soko Phay [dir.], Le Paysage après coup, Berlin - Paris, Naima, 2022).
6
Par exemple, Mirosław Bałka, Pascaline Marre, Lisa Sartorio, Tomasz Kizny, Jason Francisco.
7
Voir Yves Bonnefoy, L’Arrière-Pays, Paris, Gallimard, 1972.
8
« Le paysage c’est l’invisible », entretien avec Jean-Marc Besse et Gilles A. Tiberghien, in Luba Jurgenson (dir.), dossier « La mémoire se fond-elle dans le paysage ? », Mémoires en jeu, n° 7, 2018, p. 43-47.
9
Dominique Chevalier, « Un fossé moral est-il visible dans le paysage ? », in Luba Jurgenson (dir.), dossier « La mémoire se fond-elle dans le paysage ? », Mémoires en jeu, n° 7, 2018, p. 48-52.
10
Voir W.G. Sebald, De la destruction comme élément de l’histoire naturelle, traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau, Arles, Actes Sud, 2004 et W.G. Sebald, Les Anneaux de Saturne, traduit de l’allemand par Bernard Kreiss, Arles, Actes Sud, 1999 (en particulier, le chapitre III, p. 67-92).
11
Michel de Certeau, L’Écriture de l’Histoire, Paris, Gallimard, 2002.
12
Voir Paul Bauer, « Resacralisation de l’espace dans les régions frontalières tchèques ? Enjeux de mémoire à la frontière germano-tchèque », Cahiers du CEFRES, n° 31, 2011, p. 175-201 ; François Walter, Les Figures paysagères de la nation. Territoire et paysage en Europe (16e-20e siècle), Paris, EHESS Éditions, 2004, en particulier le chapitre « La mobilisation politique des analogies paysagères », p. 389-463.
13
Sur la construction des identités dans les confins en Europe centrale et orientale voir Delphine Bechtel et Xavier Galmiche (dir.), dossier « Le Voyage dans les confins », Cultures d’Europe centrale, n° 3, 2002 ; Anne-Marie Losonczy, « De la minorité nationale à l’ethnicité périphérique. Les Magyarophones de la Transcarpathie (Ukraine) », in Paul Bauer, Christian Jacques et al. (dir.), Minorités nationales en Europe centrale. Démocratie, savoirs scientifiques et enjeux de représentation, Prague, CEFRES, 2011, p. 113-129 ; Bianca Botea, Territoires en partage, politiques du passé et expériences de cohabitation en Transylvanie, Paris, Petra, 2013. Sur les violences dans les confins, voir Delphine Bechtel et Xavier Galmiche (dir.), dossier « La Destruction des confins », Cultures d’Europe centrale, n° 5, 2005 ; Omer Bartov et Eric D. Weitz (dir.), Shatterzone of Empires, Coexistence and Violence in the German, Habsburg, Russian, and Ottoman Borderlands, Bloomington, Indiana University Press, 2013 ; Timothy Snyder, Bloodlands. Europe Between Hitler and Stalin, New York, Basic Books, 2010.
14
Jan Assmann, Das kulturelle Gedächtnis : Schrift, Erinnerung und politische Identität in frühen Hochkulturen [La mémoire culturelle : écriture, mémoire et identité politique dans les civilisations antiques], Munich, C. H. Beck, 1992.
15
Marianne Hirsch, The Generation of Postmemory : Writing and Visual Culture After the Holocaust, New York, Columbia University Press, 2012.
16
Pour comprendre le rôle des pratiques dans le découpage des territoires mémoriels, notamment, s’agissant d’espaces frontaliers anciens, le concept de « frontière fantôme » forgé par Béatrice von Hirschhausen sera particulièrement utile. On se reportera au dossier qu’elle a dirigé dans L’Espace géographique, vol. 46, n° 2, 2017, p. 97-192.
17
Michel Foucault, « Des espaces autres. Conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967 », Architecture, Mouvement, Continuité, n° 5, octobre 1984, p. 46-49. URL : https://foucault.info/documents/heterotopia/foucault.heteroTopia.fr/
18
Voir Ioulia Podoroga (dir.), Concepts migrateurs : les lettres et les arts russes, espaces de circulations et métamorphoses (XVIIIe-XXe siècles), Paris, Eur’ORBEM éditions, 2024 ; Luba Jurgenson, « Looking at the Emptiness : a New Regime of Visibility at the Turn of the 20th Century », in Rosina Neginsky, Marthe Segrestin et Luba Jurgenson (dir.), Anxiety, Angst, Anguish in Fin de Siècle Art and Literature, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2020, p. 105-115.
19
Voir Jacques Rancière, Les Noms de l’histoire, essai de poétique du savoir, Paris, Seuil, 1993 ; Arlette Farge, « Affecter les sciences humaines », in Claude Gautier et Olivier Le Cour Grandmaison (dir.), Passions et sciences humaines, Paris, PUF/Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 2002, p. 45-50 ; Mireille Cifali, « Éloge d’une pensée métaphorique », Revue internationale de psychosociologie, n° 21, 2003, p. 39-51 ; Camille de Toledo, Le Hêtre et le bouleau. Essai sur la tristesse européenne, Paris, Seuil, 2009.
Bibliographie
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Béatrice von Hirschhausen, Les provinces du temps. Frontières fantômes et expériences de l’Histoire, CNRS éditions, 2023.
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