Politiques de la traduction

L’atelier « Politiques de la traduction » de Politika accueille des réflexions récentes sur la traduction émanant de plusieurs disciplines. Il repose sur la conviction que si la traduction est devenue un paradigme – c’est-à-dire un lieu de pensée qui traverse les disciplines et qui aide à concevoir leur lien, en même temps qu’un outil essentiel pour réinventer le politique –, c’est qu’on y réfléchit aussi bien dans le domaine des sciences politiques, du droit, de la littérature, de la philosophie, de la sociologie, de la technologie numérique, des humanités numériques. La globalisation implique la traduction. S’il y a bien aujourd’hui un « translation turn », ou un « tournant traductif », c’est parce que la traduction permet de problématiser la circulation des idées et des biens, l’évolution des technologies, et qu’elle révèle des rapports de force, des hiérarchies, un système-monde inégal et mobile, produisant d’inévitables changements d’échelle ; mais surtout parce qu’elle met au jour la part négative, ou plutôt la part difficile de ces circulations et de ces échanges : c’est pourquoi, dans beaucoup de théories contemporaines de la traduction, ce qui est à traduire est précisément ce qui ne se traduit pas, ce qui est difficile à traduire, ce qui résiste peut-être encore aux machines. Cet atelier abordera les politiques de traduction sous différents angles : des politiques étatiques aux enjeux textuels, en passant par les stratégies de collectifs et d’acteur·ices individuel·les, dans des configurations socio-historiques variées.

 

 

Atelier coordonné par Tiphaine Samoyault et Gisèle Sapiro

 

Crédit image: Deror_avi CC-BY-SA-4.0 Wikimedia